« Cette expérience au Cameroun est la plus intense que j’ai jamais vécu. » Alexis, VSI au Cameroun

Je m’appelle Alexis GUILLEUX, j’ai 30 ans et suis en VSI au Cameroun depuis mai 2016.

J’occupe le poste de coordinateur du Réseau des Acteurs de la Sauvegarde des tortues Marines en Afrique Centrale (RASTOMA / www.rastoma.org). Créé en 2012, ce réseau vise à favoriser les échanges entre les acteurs, renforcer leurs capacités et à développer des actions à l’échelle de l’Afrique Centrale pour y protéger efficacement et durablement les populations tortues marines ainsi que leurs habitats. RASTOMA est présent sur 6 pays d’Afrique Centrale disposant d’une bordure sur l’Océan Atlantique : le Cameroun, la Guinée Equatoriale (incluant l’île de Bioko), les îles de Sao-Tomé-Et-Principe, le Gabon, le Congo et la République Démocratique du Congo.

Mon travail quotidien consiste à coordonner la mise en œuvre de l’ensemble des activités prévue dans la feuille de route du réseau. Mes activités au sein du RASTOMA sont donc très variées et se positionnent à différents niveaux. Quelques exemples :

  • Niveau local : accompagner l’évolution des protocoles de terrain en fonction des besoins de connaissances sur les tortues marines, appui à la recherche de financement, etc.
  • Niveau national : organiser des réunions pour favoriser la coopération entre acteurs, soutenir la création/structuration des bases de données nationales, etc.
  • Niveau régional : organiser des voyages d’échange entre les membres du réseau, mise en place de partenariat avec des institutions régionales, etc.
  • Niveau mondial : faciliter la remontée d’informations vers la base de données mondiale, Accompagner les membres dans la publication de leurs résultats, etc.

Plus récemment, j’ai organisé le second congrès du RASTOMA sur les tortues marines en Afrique Centrale du 27 novembre au 2 décembre 2017 à Kribi au Cameroun. Cet événement majeur a réuni acteurs d’Afrique Centrale, de l’Ouest et du Nord ainsi que des experts internationaux pour une semaine d’échange et de renforcement de capacités.

Les actions du RASTOMA participent également au développement local. Globalement, l’ensemble des organisations membres du réseau, et donc impliquées dans des actions de protection des tortues marines, sont localisées dans des zones reculées, peu développées (pas d’électricité, pas d’infrastructures, etc.). Le RASTOMA soutient les organisations membres dans le développement d’activités génératrices de revenus : éco-tourisme, apiculture, confection de bijoux, production d’huile de coco, etc. De manière générale, l’ensemble de ces activités alternatives va favoriser l’implication des communautés côtières dans la protection des tortues marines.

 

Et d’un point de vue personnel et professionnel…  Je ne suis pas à ma première sortie longue durée hors de l’Hexagone, mais je crois que cette expérience au Cameroun est la plus intense que j’ai jamais vécu jusqu’à présent.

Sur le plan personnel, si je dois répondre un peu spontanément, je dirais que ce VSI m’apprend la patience. Je me souviens du premier conseil donné par le président du RASTOMA à ma prise de poste « Règle N°1 : Ne pas lutter ! », dans le sens « Quand ça ne se passe pas comme prévu : garde ton calme, relativise et envisage des alternatives». Ce conseil s’est avéré particulièrement utile dans un grand nombre de situation. Ce n’est pas un secret, ici au Cameroun, et je dirais plus généralement en Afrique Centrale, peu de choses fonctionnent comme annoncées au départ. Donc, je dirais aussi que cette mission teste sans cesse ma capacité d’adaptation, mais je pense que j’ai pris goût à ce petit jeu… au point où plus rien ne me surprends vraiment, sauf peut être quand tout se passe comme prévu.

Sur le plan professionnel, j’ai la chance d’avoir un poste transversal et pluridisciplinaire. Je suis à la fois en contact avec des ONG locales, des représentants gouvernementaux, des bailleurs de fonds, des experts scientifiques, etc. Ainsi, je consolide jour après jour mon expérience en gestion de projet, recherche de fonds, coopération régionale, etc. Le plus valorisant dans cette mission, je crois, c’est de contribuer à la montée en puissance d’un réseau d’acteurs peu connus, car peu visibles, dans le monde des acteurs « tortues marines ».

En définitive, je suis vraiment ravi de ma mission. La seule chose que je regrette de temps en temps, c’est d’observer trop souvent les tortues marines au travers de l’écran de mon ordinateur ou de mon téléphone.

 

Alexis, VSI au Cameroun depuis mai 2016