L’engagement des femmes au SCD : entre défis et avancées.

8 mars : Une date symbolique pour lancer une réflexion.

Chaque année, la Journée internationale des droits des femmes nous invite à faire le point sur les avancées en matière d’égalité… mais aussi sur les défis qui restent à relever. En mars, le SCD met à l’honneur l’engagement des femmes dans le volontariat et aujourd’hui tout particulièrement sur la gouvernance associative à travers une série de témoignages.

Les femmes représentent plus de 60 % des volontaires, un chiffre qui illustre leur engagement grandissant dans la solidarité internationale. Pourtant, cette évolution est récente. Historiquement, le volontariat était majoritairement masculin, car il était souvent associé à des métiers techniques, des missions relevant de l’humanitaire ou de l’urgence ou encore à des interventions dans des contextes difficiles, inspirés de modèles militaires et diplomatiques. Ces environnements étaient perçus comme rudes et peu adaptés aux femmes, qui avaient moins d’opportunités d’accéder à ces expériences à l’international. De plus, le rôle des femmes était souvent associé à la sphère domestique et éducative, et il existait moins d’incitations pour qu’elles s’engagent dans des missions longues à l’étranger.

À partir des années 2000, le volontariat s’est progressivement féminisé avec l’essor des missions liées à l’éducation, à la santé et au travail social : le domaine du « care ». Ces secteurs, historiquement plus investis par les femmes, ont pris une place centrale dans la solidarité internationale, rendant l’engagement plus accessible et plus attractif pour elles. Parallèlement, les évolutions sociétales ont facilité leur mobilité : un meilleur accès aux études, une autonomie accrue et la professionnalisation des dispositifs de volontariat ont permis de lever certains freins.

Aujourd’hui, les femmes sont donc majoritaires parmi les volontaires. Cependant, des questions et des défis demeurent. L’engagement féminin dans le volontariat est donc une réalité bien ancrée, mais il reste encore du chemin à parcourir pour garantir une égalité réelle dans l’accès aux responsabilités et aux prises de décision.

Comment les femmes trouvent-elles leur place dans l’engagement ? Quels sont les obstacles à dépasser ? Pour répondre à ces questions, nous avons recueilli les témoignages de Bérangère, présidente du SCD, et Olivier, directeur de l’association.

 

Bérangère, présidente du SCD : engagement, parentalité et leadership.

Institutrice, mère de deux enfants et présidente du SCD, Bérangère incarne l’équilibre entre engagement associatif et vie personnelle. Son parcours au sein du SCD a débuté en tant que volontaire, puis chargée de suivi bénévole, avant qu’elle ne rejoigne le conseil d’administration et soit élue à la présidence en juin 2024.

Malgré la sous-représentation des femmes dans la gouvernance associative, elle n’a pas ressenti d’obstacles particuliers : « Au SCD, l’équilibre hommes-femmes est bien présent, et nous sommes jugés sur nos compétences et notre présence. » Pourtant, elle reconnaît que cette réalité est loin d’être universelle : dans d’autres structures, les postes de direction restent majoritairement masculins.

Engagement et vie personnelle : un défi constant.

Bérangère admet que jongler entre engagement, vie professionnelle et familiale peut représenter des difficultés. Le mot d’ordre : l’organisation. Elle explique que son emploi d’institutrice lui offre une certaine flexibilité, mais que l’engagement reste un choix.

Alors, quel message adresser aux femmes qui hésitent à s’engager ?
« Plus on s’engage, plus on réalise qu’on n’a rien à prouver. Nos compétences parlent d’elles-mêmes. Il ne faut pas se laisser enfermer par des doutes ou des préjugés. »

Olivier, directeur du SCD : un regard sur l’égalité dans le volontariat.

Pour Olivier, le volontariat est encore traversé par des freins et des stéréotypes. L’un des paradoxes qu’il souligne est le suivant : Les femmes sont majoritaires parmi les volontaires, mais… Les postes de direction restent encore beaucoup occupés par des hommes dans l’écosystème du volontariat international.

Au SCD, l’attention à l’égalité se fait de manière pratique et pragmatique plutôt que théorique : point d’attention à l’ajustement des salaires à poste équivalent, flexibilité pour concilier vie pro et perso, et une gouvernance aujourd’hui paritaire.

Cependant, il reste des défis à relever :

  • Les stéréotypes sur certains types de missions, où il est plus difficile d’envoyer des femmes dans des zones isolées ou sur des missions techniques.
  • La nécessité de mettre davantage de femmes en avant dans les postes de leadership, sans que ce soit vu comme une contrainte paritaire, mais comme un juste reflet de leur engagement.

Encourager encore plus de femmes à prendre des rôles de leadership

« Le combat doit être mené des deux côtés : continuer à encourager l’engagement des femmes, mais aussi inciter davantage d’hommes à s’engager dans la solidarité ! »

Loin d’être un secteur neutre, le volontariat peut soit déconstruire les clichés, soit les renforcer, notamment en maintenant l’image que les métiers du « care » seraient « naturellement » féminins. C’est en valorisant des rôles variés pour toutes et tous que nous avancerons vers une véritable égalité.

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