« Je crois que je suis tombée amoureuse de ce pays, la Guinée… », Marine, VSI en Guinée
Je m’appelle Marine, je suis originaire de la région de Nancy, diplômée Ingénieure Agronome – Sciences Environnementales (ENSAIA, Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires).
Après une première expérience en République de Guinée au sein du Centre de Conservation pour Chimpanzés, je souhaitais réellement m’engager professionnellement pour la protection de ces primates et de leurs habitats. Je suis retournée en République de Guinée en 2015 pour une année de volontariat auprès de la Wild Chimpanzee Foundation. Cette association, présente aussi en Côte d’Ivoire, au Libéria et en République de Guinée, a pour objectif de promouvoir la protection des plus grandes populations de chimpanzés sauvages et les forêts dans lesquelles ils vivent. En général, son projet met un accent particulier sur la nécessité d’assurer la conservation des écosystèmes pour la survie des dernières populations de chimpanzés sauvages, mais aussi la planification de solutions adaptées pour répondre aux besoins des communautés et contribuer à l’éradication de la pauvreté.
En tant qu’assistante scientifique du projet Bafing, je participais pleinement aux activités du processus de création d’une Aire Protégée au cœur de la région du Foutah-Djallon. J’ai participé notamment à l’inventaire biologique dit « Biomonitoring » d’une zone de 5 000 km2 pour obtenir des données sur la présence de petits et grands mammifères, avec un effort particulier sur les Chimpanzés. Je pense qu’il est impossible de considérer la protection des ressources naturelles sans impliquer les populations locales à une utilisation durables de ces richesses, qui représentent une multitude de bénéfices pour leur développement.
De nombreuses journées étaient passées en pleine brousse, hébergés dans de petits villages reculés, sans électricité ni eau courante. Chaque matin, avant le lever du soleil, la brume encore présente, l’équipe d’écologues partait sur le terrain pour parcourir un transect de 2,5 km et noter un maximum d’indices : crottes, empreintes, traces alimentaires, etc., de plusieurs espèces : phacochères, patas, mangoustes, babouins, etc. Le plus important sont les nids de chimpanzés, pour réussir ensuite à obtenir une estimation de la densité totale de cette espèce de Grands Singes. Jamais je n’ai été aussi contente face à la découverte d’un nid de feuilles dans un arbre, ou encore d’une crotte de chimpanzés toute fraiche !
La formation et l’accompagnement du SCD sont un précieux avantage pour mieux se préparer au départ, au déroulement de notre mission et surtout au retour ! Les points clés abordés durant la formation permettent de se poser davantage de questions, de se préparer à vivre cette grande aventure, et d’appréhender les éventuelles difficultés à surmonter.
Lors de cette expérience, j’apprenais chaque jour à vivre avec les moyens à disposition, avec des personnes aux cultures et modes de vie différentes, et avec les difficultés de la mission. Toute aventure présente des obstacles à surmonter pour réussir à avancer et sortir grandi ! Cette expérience très rigoureuse et complète, dans le domaine de la biologie de la conservation, a confirmé mon engouement pour continuer à me battre pour cette cause, dans ces pays africains regorgeant d’une faune et d’une flore exceptionnelle. En quelques mots, je crois que je suis tombée amoureuse de ce pays, la Guinée…
Marine, VSI en Guinée entre 2015 et 2016