« Cette mission m’a vraiment fait évoluer au niveau professionnel » Pierre, VSI en RDC

A la base je suis diplômé en agronomie tropicale. Cependant, après mes études j’avais entrepris de suivre une formation en gestion piscicole durable. De fil en aiguille, cette dernière m’avais mené à un stage aux Açores et par la suite à un emploi chargé de mission dans une association migrateurs en Normandie. Désirant revenir aux sources et travailler à ce pourquoi j’avais initialement été formé, je postulais à des offres d’emplois pour des missions en zones tropicales. Mon manque d’expérience de terrain dans ce domaine se révélait alors un frein à mon embauche.

Au gré de mes recherches, je me suis intéressé aux différents types de volontariats et j’ai fini par « tomber » sur une formule correspondant à ma situation, le Volontariat de solidarité internationale (VSI). J’ai trouvé dans ce dispositif le moyen d’acquérir une expérience non négligeable tout en prenant un engagement en adéquation avec mes valeurs morales.

J’ai envoyé ma candidature au SCD qui m’a proposé une mission en République Démocratique du Congo pour l’ONG Mbou Mon Tour (MMT). Cette dernière a réussi à allier tradition locale, protection de l’environnement et développement rural dans son plan d’action. En effet, selon la coutume teke (du nom du peuple occupant la région), le bonobo est considéré comme un humain qui s’est réfugié dans la forêt pour échapper à une ancienne loi coutumière qui faisait d’un débiteur insolvable l’esclave de son créancier. Il n’est donc pas chassé et généralement évité en forêt.
Tout dans la description de la mission correspondait à ce que je recherchais. L’aspect développement allié à la protection des ressources naturelles avec la possibilité de travailler au contact d’une espèce emblématique. Comment aurais-je pu refuser ?

 

La formation avant le départ :

Mon cursus académique m’avait déjà permis d’aborder la plupart des sujets couverts par celle-ci. Je me suis donc rendu, je dois l’avouer, avec des pieds de plomb à Lyon sans être particulièrement convaincu de son utilité. A posteriori je peux dire que j’aurai presque voulu que cette formation soit plus longue grâce à la qualité de certains intervenants et surtout à la bonne ambiance qui s’est instaurée entre les volontaires.

 

La mission :

Mon travail sur place consiste principalement en la description de l’agronomie dans la région. Pour ce faire, j’ai dû mener des interviews et réunions de groupes dans différents villages de façon à comprendre les itinéraires techniques choisis et  les difficultés éprouvées par la population.
J’ai aussi participé à une campagne de sensibilisation dans des écoles et à une deuxième dans plusieurs villages.

On ne peut pas dire que les conditions étaient idylliques. La région est très isolée et ne bénéficie pas de couverture réseau ou internet. Une fois la fin des missions des différents volontaires et chercheurs arrivée je me suis retrouvé seul expatrié dans la région. Bien que je m’étais lié d’amitié avec plusieurs personnes sur place, il m’est arrivé de souffrir d’une certaine solitude. D’autre part, je présume qu’au bout d’un temps j’ai du devenir un peu moins précautionneux et les moustiques ont fini par me rattraper. J’étais préparé à cela et j’ai pu soigner mon paludisme sur le terrain. Cependant, lorsque d’autres petits ennuis de santé rendirent mon rapatriement sur Kinshasa nécessaire, la prise en charge par l’assurance et par le SCD fut excellente.

Globalement, je suis très content d’avoir pu vivre cette expérience avec l’encadrement du SCD. Malgré des conditions de travail pas toujours aisées dans un pays en proie à des troubles politiques importants, je n’ai jamais eu de problème sérieux et je n’ai jamais eu à craindre pour ma santé et ma sécurité. J’ai pu visiter une région magnifique et rencontrer des gens attachants. J’ai été confronté à une grande variété de problématiques et j’ai travaillé avec peu d’encadrement technique. Bien que difficile, cette mission m’a vraiment fait évoluer au niveau professionnel. Si c’était à refaire je le referais.

 

Pierre, VSI en République démocratique du Congo depuis septembre 2016